Le titre de cette session me parait manquer d’ambition. La vraie question est « comment faire redémarrer l’ascenseur social ? »

Premier point : une crise sanitaire de cette ampleur ne s’est produite en moyenne que tous les 400 ans depuis l’an 166. Elle va donc provoquer des bouleversements dont nous n’avons pas idée à ce jour et va nécessiter non pas des réformes mais de véritables ruptures. L’ascenseur social fonctionnait (avec des imperfections) pendant les Trente Glorieuses. Aujourd’hui, non seulement il ne fonctionne plus vers le haut, mais il est très rapide et très dangereux vers le bas. Le mouvement des « gilets jaunes » a symbolisé la frustration de catégories sociales très diverses et ce qu’il y a de nouveau aujourd’hui c’est que les classes moyennes, pas seulement inférieures, se sont agrégées à ce mouvement.

Que faire face à ce mouvement porteur des pires violences ?

C’est l’objet de même de cette table ronde, peut-être la plus importante de ces Rencontres de par ses conséquences économiques et sociales, et donc politiques. Il existe au moins quatre chantiers à aborder pour trouver des solutions : l’éducation, mais toute l’éducation y compris la formation permanente, le logement, mais tout le logement, y compris le logement rural, la fiscalité, mais toute la fiscalité, y compris la fiscalité successorale, le financement, mais tout le financement, y compris le financement des TPE. Vaste programme pour nous, avec une obligation de propositions concrètes. Bon courage.

Avec Frédéric BOCCARA, Elisabeth BORNE, Stéphane PALLEZ, Monika QUEISSER, Nicolas SCHMIT et Olivier PASTRE